|
| | Un instant de poésie... | |
|
+6chris19 Kerv Elisa Laurentbarre Pythéas Johanna 10 participants | |
Auteur | Message |
---|
Johanna Vénérée fondatrice
Nombre de messages : 2466 Age : 47 Humeur : La vie en rose Date d'inscription : 01/03/2008
| Sujet: Un instant de poésie... Mar 12 Jan - 13:28 | |
| Suite à une conversation toute récente avec un ami, mon esprit s'est mis à se remémorer quelques poèmes parmi les grands classiques, dont la charge émotionnelle ne manque jamais de résonner en moi... Autant les partager (à nouveau)... ***
L'isolement (Alphonse de Lamartine)
Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne, Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ; Je promène au hasard mes regards sur la plaine, Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.
Ici, gronde le fleuve aux vagues écumantes ; Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ; Là, le lac immobile étend ses eaux dormantes Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.
Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres, Le crépuscule encor jette un dernier rayon, Et le char vaporeux de la reine des ombres Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.
Cependant, s'élançant de la flèche gothique, Un son religieux se répand dans les airs, Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.
Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente N'éprouve devant eux ni charme ni transports, Je contemple la terre ainsi qu'une ombre errante : Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.
De colline en colline en vain portant ma vue, Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant, Je parcours tous les points de l'immense étendue, Et je dis : " Nulle part le bonheur ne m'attend. "
Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières, Vains objets dont pour moi le charme est envolé ? Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères, Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé.
Que le tour du soleil ou commence ou s'achève, D'un oeil indifférent je le suis dans son cours ; En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève, Qu'importe le soleil ? je n'attends rien des jours.
Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière, Mes yeux verraient partout le vide et les déserts ; Je ne désire rien de tout ce qu'il éclaire, Je ne demande rien à l'immense univers.
Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère, Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux, Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre, Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux !
Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire ; Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour, Et ce bien idéal que toute âme désire, Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour !
Que ne puis-je, porté sur le char de l'Aurore, Vague objet de mes vœux, m'élancer jusqu'à toi ! Sur la terre d'exil pourquoi restai-je encore ? Il n'est rien de commun entre la terre et moi.
Quand la feuille des bois tombe dans la prairie, Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ; Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie : Emportez-moi comme elle, orageux aquilons ! | |
| | | Johanna Vénérée fondatrice
Nombre de messages : 2466 Age : 47 Humeur : La vie en rose Date d'inscription : 01/03/2008
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Mar 12 Jan - 13:40 | |
| Parmi mes textes préférés, un des Spleens de Baudelaire... ***
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis, Et que de l'horizon embrassant tout le cercle Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;
Quand la terre est changée en un cachot humide, Où l'Espérance, comme une chauve-souris, S'en va battant les murs de son aile timide Et se cognant la tête à des plafonds pourris;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées D'une vaste prison imite les barreaux, Et qu'un peuple muet d'infâmes araignées Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie Et lancent vers le ciel un affreux hurlement, Ainsi que des esprits errants et sans patrie Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique, Défilent lentement dans mon âme; l'Espoir, Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique, Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir. | |
| | | Pythéas Sinistre de l'intérieur
Nombre de messages : 4729 Age : 68 Localisation : Naoned - Ouest - France Date d'inscription : 29/09/2008
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Mar 12 Jan - 13:49 | |
| Pour t'aider à larguer les amarres... Ma liberté Longtemps je t'ai gardée Comme une perle rare Ma liberté C'est toi qui m'as aidé A larguer les amarres Pour aller n'importe où Pour aller jusqu'au bout Des chemins de fortune Pour cueillir en rêvant Une rose des vents Sur un rayon de lune
Ma liberté Devant tes volontés Mon âme était soumise Ma liberté Je t'avais tout donné Ma dernière chemise Et combien j'ai souffert Pour pouvoir satisfaire Tes moindres exigences J'ai changé de pays J'ai perdu mes amis Pour gagner ta confiance
Ma liberté Tu as su désarmer Mes moindres habitudes Ma liberté Toi qui m'as fait aimer Même la solitude Toi qui m'as fait sourire Quand je voyais finir Une belle aventure Toi qui m'as protégé Quand j'allais me cacher Pour soigner mes blessures
Ma liberté Pourtant je t'ai quittée Une nuit de décembre J'ai déserté Les chemins écartés Que nous suivions ensemble Lorsque sans me méfier Les pieds et poings liés Je me suis laissé faire Et je t'ai trahie pour Une prison d'amour Et sa belle geôlière
Et je t'ai trahie pour Une prison d'amour Et sa belle geôlière Georges Moustaki | |
| | | Pythéas Sinistre de l'intérieur
Nombre de messages : 4729 Age : 68 Localisation : Naoned - Ouest - France Date d'inscription : 29/09/2008
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Mar 12 Jan - 14:03 | |
| Et l'autre Charles, non pas Beaudelaire mais Trenet, pourrait te proposer : C'est un jardin extraordinaire: Il y a des canards qui parlent occitan. Je leur donne du pain, ils remuent leur derrière En me disant "Thank you very much, Madam' johan" ..................................................... On y voit aussi des statues Qui se tiennent tranquilles tout le jour, dit-on Mais moi, je sais que, dès la nuit venue, Elles s'en vont danser sur le gazon. Papa, c'est un jardin extraordinaire: Il y a des oiseaux qui tiennent un buffet. Ils vendent du grain, des petits morceaux de gruyère. Comme clients ils ont Monsieur le maire et le Sous-Préfet. Il fallait bien trouver, dans cette grande ville maussade Où les touristes s'ennuient au fond de leurs autocars, Il fallait bien trouver un lieu pour la promenade. J'avoue que ce samedi-là je suis entré par hasard... Dans, dans, dans... Un jardin extraordinaire, Loin des noirs buildings et des passages cloutés. Y avait un bal que donnaient des primevères. Dans un coin de verdure, les petites grenouilles chantaient Une chanson pour saluer la lune. Dès que celle-ci parut, toute rose d'émotion, Elles entonnèrent, je crois, la valse brune. Une vieille chouette me dit: "Quelle distraction!" Maman, dans ce jardin extraordinaire, Je vis soudain passer la plus belle des filles. Elle vint près de moi, et là me dit sans manières: "Vous me plaisez beaucoup, j'aime les hommes dont les yeux brillent!" Il fallait bien trouver, dans cette grande ville perverse, Une gentille amourette, un petit flirt de vingt ans Qui me fasse oublier que l'amour est un commerce Dans les bars de la cité, Oui, mais oui mais pas dans... Dans, dans, dans... Mon jardin extraordinaire. Un ange du Bizarre, un agent nous dit: "Étendez-vous sur la verte bruyère, Je vous jouerai du luth pendant que vous serez réunis." Cet agent était un grand poète Mais nous préférions, Artémise et moi, La douceur d'une couchette secrète Qu'elle me fit découvrir au fond du bois. Pour ceux qui veulent savoir où le jardin se trouve, Il est, vous le voyez, au coeur de ma chanson. J'y vole parfois quand un chagrin m'éprouve. Il suffit pour ça d'un peu d'imagination! Il suffit pour ça d'un peu d'imagination! Il suffit pour ça d'un peu d'imagination! | |
| | | Laurentbarre Eminence grise et floodeur le dauphin !
Nombre de messages : 3105 Age : 57 Humeur : Impeccable... Date d'inscription : 02/03/2008
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Mar 12 Jan - 14:29 | |
| Quelques valorisiens, et même valorisiennes, ont sûrement un chien, des perruches, une hyène ?
Mais je sais que certains hébergent à leurs côtés de ravissants félins qui les ont adoptés.
Ayant choisi aussi Un félin avatar Je veux louer ici leur douceur et leurs charmes
Laurentbarre
Les chats
Les amoureux fervents et les savants austères Aiment également, dans leur mûre saison, Les chats puissants et doux, orgueil de la maison, Qui comme eux sont frileux et comme eux sédentaires.
Amis de la science et de la volupté Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres ; L'Erèbe les eût pris pour ses coursiers funèbres, S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté.
Ils prennent en songeant les nobles attitudes Des grands sphinx allongés au fond des solitudes, Qui semblent s'endormir dans un rêve sans fin ;
Leurs reins féconds sont pleins d'étincelles magiques, Et des parcelles d'or, ainsi qu'un sable fin, Etoilent vaguement leurs prunelles mystiques.
Charles BAUDELAIRE | |
| | | Johanna Vénérée fondatrice
Nombre de messages : 2466 Age : 47 Humeur : La vie en rose Date d'inscription : 01/03/2008
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Mar 12 Jan - 15:37 | |
| Baudelaire visiblement plaît... Encore un de ses textes parmi mes préférés (en particulier le dernier quatrain).
Harmonie du soir
Voici venir les temps où vibrant sur sa tige Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir Valse mélancolique et langoureux vertige
Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige Valse mélancolique et langoureux vertige Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir
Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige Un coeur tendre qui hait le néant vaste et noir Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige
Un coeur tendre qui hait le néant vaste et noir Du passé lumineux recueille tout vestige Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir | |
| | | Elisa Reine magicienne
Nombre de messages : 1901 Age : 114 Date d'inscription : 16/11/2008
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Mar 12 Jan - 16:13 | |
| Johanna, ce poème de Lamartine est un de mes préférés, merci de me l'avoir remis en mémoire. J'ai aussi un faible pour celui-ci : JE SUIS COMME JE SUIS Jacques Prévert –
Je suis comme je suis Je suis faite comme ça Quand j’ai envie de rire Oui je ris aux éclats J’aime celui qui m'aime Est-ce ma faute à moi Si ce n’est pas le même Que j’aime chaque fois Je suis comme je suis Je suis faite comme ça Que voulez-vous de plus Que voulez-vous de moi
Je suis faite pour plaire Et n’y puis rien changer Mes talons sont trop hauts Ma taille trop cambrée Mes seins beaucoup trop durs Et mes yeux trop cernés Et puis après Qu’est-ce que ça peut vous faire Je suis comme je suis Je plais à qui je plais Qu’est-ce que ça peut vous faire
Ce qui m’est arrivé Oui j’ai aimé quelqu’un Oui quelqu’un m’a aimé Comme les enfants qui s’aiment Simplement savent aimer Aimer aimer... Pourquoi me questionner Je suis là pour vous plaire Et n’y puis rien changer.
| |
| | | Kerv
Nombre de messages : 657 Age : 43 Date d'inscription : 05/07/2008
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Mar 12 Jan - 16:28 | |
| Un autre de Baudelaire, pour mon plaisir personnel (en effet, ce texte a eu, pour moi, une grande "importance" à une certaine époque...) Que diras-tu ce soir...
Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire, Que diras-tu, mon cœur, cœur autrefois flétri, A la très-belle, à la très-bonne, à la très-chère, Dont le regard divin t'a soudain refleuri ?
– Nous mettrons notre orgueil à chanter ses louanges : Rien ne vaut la douceur de son autorité ; Sa chair spirituelle a le parfum des Anges, Et son œil nous revêt d'un habit de clarté.
Que ce soit dans la nuit et dans la solitude, Que ce soit dans la rue et dans la multitude, Son fantôme dans l'air danse comme un flambeau.
Parfois il parle et dit : "Je suis belle, et j'ordonne Que pour l'amour de moi vous n'aimiez que le Beau ; Je suis l'Ange gardien, la Muse et la Madone." | |
| | | chris19
Nombre de messages : 845 Age : 79 Localisation : 03 Allier Humeur : Au beau fixe !!! Date d'inscription : 14/08/2008
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Jeu 14 Jan - 17:12 | |
| Une poésie apprise par ma petite fille à lécole primaire ...
Mignonne souris blanche
Comme un flocon de neige
Tombé un beau dimanche
D'une branche légère,
Joli flocon d'argent
Au museau si malin,
Pourquoi as-tu si peur
Que je sens dans ma main,
Battre ton petit coeur ?
Larourie
| |
| | | malo-rie
Nombre de messages : 52 Age : 31 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 09/02/2010
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Lun 15 Fév - 11:12 | |
| Je me permet de glisser parmis ces si beaux poèmes, une strophe de mon préféré : ( De Beaudelaire évidemment! )
" Derrière les ennuis et les vastes chargrins, Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse, Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse, Sélancer vers les champs lumineux et sereins. "
( Strophe tirée du poème: Elevation ) | |
| | | Elisa Reine magicienne
Nombre de messages : 1901 Age : 114 Date d'inscription : 16/11/2008
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Jeu 1 Avr - 5:11 | |
| Un poème de circonstance : POISSON D'AVRIL Un poisson d'avril Est venu me raconter Qu'on lui avait pris Sa jolie corde à sauter C'était un cheval Qui l'emportait sur son cœur Le long du canal Où valsaient les remorqueurs Et alors un serpent S'est offert comme remplaçant Le poisson très content Est parti à travers champs Il saute si haut Qu'il s'est envolé dans l'air Il saute si haut Qu'il est retombé dans l'eau. Boris Vian | |
| | | Eoloas Diplomate
Nombre de messages : 188 Age : 85 Localisation : Gorre Breizh Humeur : Au tableau noir Date d'inscription : 04/03/2010
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Mar 18 Mai - 14:27 | |
| Boris Vian pour Barbara Un beau jour ou peut-être une nuit Près d'un lac je m'étais endormie Quand soudain, semblant crever le ciel Et venant de nulle part Surgit un aigle noir.
Lentement, les ailes déployées, Lentement, je le vis tournoyer Près de moi, dans un bruissement d'ailes, Comme tombé du ciel L'oiseau vint se poser.
Il avait les yeux couleurs rubis Et des plumes couleur de la nuit A son front, brillant de mille feux, L'oiseau roi couronné Portait un diamant bleu.
De son bec, il a touché ma joue Dans ma main, il a glissé son cou C'est alors que je l'ai reconnu Surgissant du passé Il m'était revenu.
Dis l'oiseau, oh dis, emmène-moi Retournons au pays d'autrefois Comme avant dans mes rêves d'enfant Pour ceuillir en tremblant Les étoiles, des étoiles
Comme avant, dans mes rêves d'enfant Comme avant, sur un nuage blanc Comme avant, allumer le soleil Etre faiseur de pluie Et faire des merveilles.
L'Aigle Noir dans un bruissement d'ailes Prit son vol pour regagner le ciel Quatre plumes, couleurs de la nuit Une larme, ou peut-être un rubis J'avais froid, il ne me restait rien L'oiseau m'avait laissée Seule avec mon chagrin.
Un beau jour ou était-ce une nuit Près d'un lac je m'étais endormie Quand soudain, semblant crever le ciel Et venant de nulle part Surgit un aigle noir. | |
| | | Elisa Reine magicienne
Nombre de messages : 1901 Age : 114 Date d'inscription : 16/11/2008
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Mer 19 Mai - 19:04 | |
| Tiens, tiens ! Nos charmants petits pirates se sont transformés en druide des Tuatha Dé Dânann ! Je soupçonne la Bretagne de nous envahir ! (Aïe pas taper Pythéas ! Ni toi Gromit !) | |
| | | Pythéas Sinistre de l'intérieur
Nombre de messages : 4729 Age : 68 Localisation : Naoned - Ouest - France Date d'inscription : 29/09/2008
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Mer 19 Mai - 21:14 | |
| D'abord, je ne frappe jamais les femmes, même pas avec une rose. * Ensuite, je ne suis pas breton! Enfin, ce ne sont pas les druides mais les bardes qui chantaient à l'époque... - Spoiler:
* Les roses c'est plein d'épines
| |
| | | Eoloas Diplomate
Nombre de messages : 188 Age : 85 Localisation : Gorre Breizh Humeur : Au tableau noir Date d'inscription : 04/03/2010
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Ven 21 Mai - 15:25 | |
| Deiz mat
Quelqu'un(e) aurait-il (elle) quelque chose contre les bretons?
J'ai pris la relève de mes bihan aerbreizherien qui vous ont rendu visite il y a déjà quelques temps, et j'ai préféré changer mon pseudo. Ainsi d'ailleurs que le mot de passe. Les chenapans sont bien attrapés : ils doivent maintenant passer par moi pour jouer - à moins qu'ils ne créent un autre compte.
Je visite petit à petit tout votre site : Il y a de quoi lire.
ken' | |
| | | Johanna Vénérée fondatrice
Nombre de messages : 2466 Age : 47 Humeur : La vie en rose Date d'inscription : 01/03/2008
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Mar 22 Juin - 19:43 | |
| Moments de nostalgie, en ce moment... Je ressors quelques vieux albums... (presque 20 ans, déjà...) ça ressemble à la Toscane douce et belle de Vinci les sages et beaux paysages font les hommes sages aussi ça ressemble à des images, aux saisons tièdes, aux beaux jours, au silence après l'orage, au doux toucher du velours, c'est un peu comme ces musiques qu'on entend sans écouter, ces choses qui n'existent jamais tant que le manque qu'elles ont laissé... ça ressemble à ces grand-routes, sans virage, sans détours, la dolce vita, sans doute... | |
| | | Pythéas Sinistre de l'intérieur
Nombre de messages : 4729 Age : 68 Localisation : Naoned - Ouest - France Date d'inscription : 29/09/2008
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Mar 22 Juin - 20:28 | |
| De la même époque ... Je chante
Le brouillard qui se dépose le matin les pierres d'un sentier de colline Le faucon qui s'élèvera le premier rayon de soleil qui arrivera la neige qui fondra en se précipitant vers la mer La trace d'une tête sur le coussin les pas lents et incertains d'un enfant le regard de sérénité la main qui sera tendue la joie de qui attendra | |
| | | Archibald
Nombre de messages : 82 Localisation : A côté de mon voisin Humeur : Profiter des vacances comme un lémurien Date d'inscription : 01/07/2010
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Mer 7 Juil - 14:27 | |
| J'affectionne la poésie mais plus particulièrement ceux qu'ils la font en chantant. Je me rappelle du mythique cercle des poètes de la chanson française: J. Brel, J. Ferrat, G. Brassens et L. Ferré. Brassens mon préféré a écrit une fois: Non, ce n'était pas le radeau De la Méduse, ce bateau, Qu'on se le dis' au fond des ports, Dis' au fond des ports, Il naviguait en pèr' peinard Sur la grand-mare des canards, Et s'app'lait les Copains d'abord Les Copains d'abord.
Ses fluctuat nec mergitur C'était pas d'la litteratur', N'en déplaise aux jeteurs de sort, Aux jeteurs de sort, Son capitaine et ses mat'lots N'étaient pas des enfants d'salauds, Mais des amis franco de port, Des copains d'abord.
C'étaient pas des amis de lux', Des petits Castor et Pollux, Des gens de Sodome et Gomorrh', Sodome et Gomorrh', C'étaient pas des amis choisis Par Montaigne et La Boeti', Sur le ventre ils se tapaient fort, Les copains d'abord.
C'étaient pas des anges non plus, L'Evangile, ils l'avaient pas lu, Mais ils s'aimaient tout's voil's dehors, Tout's voil's dehors, Jean, Pierre, Paul et compagnie, C'était leur seule litanie Leur Credo, leur Confitéor, Aux copains d'abord.
Au moindre coup de Trafalgar, C'est l'amitié qui prenait l'quart, C'est elle qui leur montrait le nord, Leur montrait le nord. Et quand ils étaient en détresse, Qu'leur bras lancaient des S.O.S., On aurait dit les sémaphores, Les copains d'abord.
Au rendez-vous des bons copains, Y'avait pas souvent de lapins, Quand l'un d'entre eux manquait a bord, C'est qu'il était mort. Oui, mais jamais, au grand jamais, Son trou dans l'eau n'se refermait, Cent ans après, coquin de sort ! Il manquait encor.
Des bateaux j'en ai pris beaucoup, Mais le seul qui'ait tenu le coup, Qui n'ai jamais viré de bord, Mais viré de bord, Naviguait en père peinard Sur la grand-mare des canards, Et s'app'lait les Copains d'abord Les Copains d'abord. | |
| | | Johanna Vénérée fondatrice
Nombre de messages : 2466 Age : 47 Humeur : La vie en rose Date d'inscription : 01/03/2008
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Jeu 8 Juil - 18:04 | |
| Au risque de me répéter... Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières, Vains objets dont pour moi le charme est envolé ? Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères, Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. - Spoiler:
Hélas, il est des jours, comme celui-ci... Pourquoi donc faut-il voir partir les amis ?
| |
| | | Pythéas Sinistre de l'intérieur
Nombre de messages : 4729 Age : 68 Localisation : Naoned - Ouest - France Date d'inscription : 29/09/2008
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Dim 25 Juil - 22:05 | |
| PRIERE POUR L'ACCENT
Oh! Mon Dieu ! Ils m'ont tout pris : mon pays, Ma maison, mon ciel bleu, mes djebels et ma petite église. De mon pays perdu, il ne reste que l'accent. Seigneur, faites que le temps qui passe ne me prenne pas mon accent. C'est pas que l'accent de Provence ne sent pas bon le thym et la lavande! C'est pas que l'accent du Nord n'est pas noble et généreux ! c'est pas que l'accent de Paris n'est pas beau! Mais le mien, Seigneur, c'est tout ce qui me reste de là-bas Parfois il y en a qui disent que mon accent sent la merguez Ils ne savent pas ces ignares, qu'au lieu de me vexer, ils remplissent mon coeur de joie. Oh! Seigneur, faites que le temps qui passe ne me prenne pas mon accent. Parce que vous savez Seigneur, cet accent-là, C'est l'accent de mon père qui, à Monte-Cassino, a crié à ses tirailleurs: " Allez Larbi, Mohamed, en avant nous zôtres, pour la Fiance. " Cet accent-là Seigneur ! C'est l'accent de mon grand père qui a crié à Verdun à ses zouaves " Allez Pepico, allez Arenato, baïonnette au canon et vive la France. " Si le temps me prend mon accent comment je vais faire, mon Dieu, Pour raconter à mes petits-enfants, avec l'accent de Paris, Comment c'était chez nous zôtres, Vous m'entendez, mon Dieu, moi avec l'accent d'ici, Leur dire comment criait le marchand de légumes dans les ruelles de chez nous ? C'est pas que l'accent d'ici n'est pas joli, Mais, mon Dieu, Vous m'entendez leur dire les gros mots que l'on disait à Galoufa l'attrapeur de chiens, avec l'accent de Paris, de Marseille ou de Lyon ? Alors, Seigneur, je vous supplie, Laissez-moi encore un peu de l'accent de là-bas, l'accent de mon pays perdu !
| |
| | | Pythéas Sinistre de l'intérieur
Nombre de messages : 4729 Age : 68 Localisation : Naoned - Ouest - France Date d'inscription : 29/09/2008
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Dim 12 Sep - 20:33 | |
| «Je veux vivre dans un pays où il n'y a pas d'excommuniés. Je veux vivre dans un monde où les êtres seront seulement humains, sans autres titres que celui-ci, sans être obsédés par une règle, par un mot, par une étiquette. Je veux qu'on puisse entrer dans toutes les églises, dans toutes les imprimeries. Je veux qu'on n'attende plus jamais personne à la porte d'un hôtel de ville pour l'arrêter, pour l'expulser. Je veux que tous entrent et sortent en souriant de la mairie. Je ne veux plus que quiconque fuie en gondole, que quiconque soit poursuivi par des motos. Je veux que l'immense majorité, la seule majorité : tout le monde, puisse parler, lire, écouter, s'épanouir.» Confieso que he vivido, J'avoue que j'ai vécu Pablo Neruda - Spoiler:
Déjà un 11 septembre fatidique 1973 : l'assassinat d'Allende et le début de la terreur sanglante de Pinochet
| |
| | | paradisio42 Général
Nombre de messages : 1627 Age : 36 Date d'inscription : 06/12/2008
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Lun 27 Sep - 15:24 | |
| c'est peut-être hors contexte... l'auteur n'est que très très très peu connu... L’amour est incontrôlable Seule l’âme du corps choisit Pour toi d’aimer, de ne pas aimer Où de ne plus aimer L’âme dirige notre cœur, Et non l’être humain qui lui, Par contre, se doit de nourrir Ce cœur, le nourrir de bonheur, De joie, de tendresse, d’amour. L’homme obéit à l’âme, or, une âme Qui ne réclamerait que cela est un Rêve. Elle exigera toujours Un peu de tristesse, un peu de colère, Un peu de méchanceté, un peu de haine. L’âme ramasse tout sur son chemin, Et c’est l'esprit qui trie toute cette Accumulation de sentiments, d’émotions. Le cœur, lui, les interprète et leur Accorde une importance plus ou moins Grande selon ses désirs, son goût. Quand à l’homme, il ne fait que Subir ce que l’âme, l’esprit et le cœur Ont décidé. Il n’a aucun droit Sur eux | |
| | | Pythéas Sinistre de l'intérieur
Nombre de messages : 4729 Age : 68 Localisation : Naoned - Ouest - France Date d'inscription : 29/09/2008
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Mar 12 Oct - 21:34 | |
| Chanson d'automne
Les sanglots longs Des violons De l’automne Blessent mon cœur D’une langueur Monotone.
Tout suffocant Et blême, quand Sonne l'heure, Je me souviens Des jours anciens Et je pleure
Et je m'en vais Au vent mauvais Qui m'emporte Deçà, delà, Pareil à la Feuille morte. Est-il besoin de vous présenter Paul Verlaine et ses Poèmes saturniens... | |
| | | Pythéas Sinistre de l'intérieur
Nombre de messages : 4729 Age : 68 Localisation : Naoned - Ouest - France Date d'inscription : 29/09/2008
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Mar 12 Oct - 21:38 | |
| Le ciel est, par-dessus le toit...
Le ciel est, par-dessus le toit, Si bleu, si calme ! Un arbre, par-dessus le toit, Berce sa palme. La cloche, dans le ciel qu'on voit, Doucement tinte. Un oiseau sur l'arbre qu'on voit Chante sa plainte. Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là, Simple et tranquille. Cette paisible rumeur-là Vient de la ville. --Qu'as-tu fait, ô toi que voilà Pleurant sans cesse, Dis, qu'as-tu fait, toi que voilà, De ta jeunesse ?
Paul VERLAINE, Sagesse (1881)
| |
| | | Pythéas Sinistre de l'intérieur
Nombre de messages : 4729 Age : 68 Localisation : Naoned - Ouest - France Date d'inscription : 29/09/2008
| Sujet: Re: Un instant de poésie... Mar 12 Oct - 21:45 | |
| Restons au XIX° siècle, et partons en voyage.
Les éléphants
Le sable rouge est comme une mer sans limite, Et qui flambe, muette, affaissée en son lit. Une ondulation immobile remplit L'horizon aux vapeurs de cuivre où l'homme habite.
Nulle vie et nul bruit. Tous les lions repus Dorment au fond de l'antre éloigné de cent lieues, Et la girafe boit dans les fontaines bleues, Là-bas, sous les dattiers des panthères connus.
Pas un oiseau ne passe en fouettant de son aile L'air épais, où circule un immense soleil. Parfois quelque boa, chauffé dans son sommeil, Fait onduler son dos dont l'écaille étincelle.
Tel l'espace enflammé brûle sous les cieux clairs. Mais, tandis que tout dort aux mornes solitudes, Lés éléphants rugueux, voyageurs lents et rudes Vont au pays natal à travers les déserts.
D'un point de l'horizon, comme des masses brunes, Ils viennent, soulevant la poussière, et l'on voit, Pour ne point dévier du chemin le plus droit, Sous leur pied large et sûr crouler au loin les dunes.
Celui qui tient la tête est un vieux chef. Son corps Est gercé comme un tronc que le temps ronge et mine Sa tête est comme un roc, et l'arc de son échine Se voûte puissamment à ses moindres efforts.
Sans ralentir jamais et sans hâter sa marche, Il guide au but certain ses compagnons poudreux ; Et, creusant par derrière un sillon sablonneux, Les pèlerins massifs suivent leur patriarche.
L'oreille en éventail, la trompe entre les dents, Ils cheminent, l'oeil clos. Leur ventre bat et fume, Et leur sueur dans l'air embrasé monte en brume ; Et bourdonnent autour mille insectes ardents.
Mais qu'importent la soif et la mouche vorace, Et le soleil cuisant leur dos noir et plissé ? Ils rêvent en marchant du pays délaissé, Des forêts de figuiers où s'abrita leur race.
Ils reverront le fleuve échappé des grands monts, Où nage en mugissant l'hippopotame énorme, Où, blanchis par la Lune et projetant leur forme, Ils descendaient pour boire en écrasant les joncs.
Aussi, pleins de courage et de lenteur, ils passent Comme une ligne noire, au sable illimité ; Et le désert reprend son immobilité Quand les lourds voyageurs à l'horizon s'effacent.
Charles-Marie LECONTE DE LISLE | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Un instant de poésie... | |
| |
| | | | Un instant de poésie... | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|